À l’occasion de l’édition 2019 du SILMO, des opticiens ont dévoilés les résultats d’une étude instructive. Celle-ci révèle en effet les préoccupations actuelles des Français quant à leur santé visuelle (à 97%), et notamment leurs inquiétudes quant à l’impact des écrans. Un sur deux indique notamment ressentir une gène oculaire, qui persiste malgré le port d’un équipement qui corrige.
Ils sont ainsi 84% à estimer que les écrans abiment leur vue : un chiffre en constante hausse depuis 2016. On note notamment que plus les répondant sont jeunes, plus ils estiment les écrans dommageables : 94% des moins de 30 ans le pensent versus 74% des 60 ans et plus.
Paradoxalement, bien que conscients des effets néfastes des écrans sur la vue, et notamment du possible développement d’une myopie comportementale, les parents interrogés estiment que leurs enfants passent en moyenne 2H45 par jours devant les écrans, une durée qui ne cesse de s’accroitre avec l’âge. D’ou la nécessité pour eux d’instaurer des mesures permettant de préserver au mieux la vue de leurs enfants : Si prés de 4 répondants sur 10 ont acheté des lunettes spécifiques à leurs enfants pour protéger leurs yeux des écrans, ils sont 73% à se dire prêt à payer des plus cher des lunettes pour protéger leur bambin de leurs effets néfastes .
Avec le développement exponentiel de nouvelles technologies, le temps passé devant les écrans ne fait qu’augmenter au domicile comme au travail. Indépendamment des effets néfastes de la lumière bleue, dont les Français ont de plus en plus conscience, cette utilisation prolongée des écrans n’est pas sans conséquence sur leur vue. C’est ce qu’on appelle le syndrome de déficience numérique. Nos opticiens sont formés pour la prise en charge globale de ce syndrome. C’est notre rôle de prendre en compte ces nouveaux usages et de vous proposer les équipements répondant le mieux à vos besoins de protection selon votre mode de vie.
Au SILMO dernier durant la passionnante conférence, Christophe Fontvieille, enseignant-chercheur en Optométrie et Optique Physiologique (Faculté de Nîmes) sensibilisait les professionnels à ce phénomène.
Le syndrome de déficience numérique, également appelé Digital Eyestrain Symptoms, existe depuis l’apparition des écrans d’ordinateurs. Mais il est clairement identifié en 2007. Il correspond à la fatigue visuelle de nos yeux sur-sollicités par les écrans numériques qui font notre quotidien, par leur lumière bleu et notamment par le smartphone et ses applications.
Ainsi, au-delà de notre seule façon de travailler, c’est notre mode de vie dans son ensemble qui évolue. La tête penchée sur nos écrans notre posture change, ce qui peut engendrer des troubles musculo-squelettiques comme des troubles visuels.
Quels sont les symptômes du syndrome de déficience numérique ? Yeux qui tirent ou qui piquent, sensation de sècheresse oculaire, d’irritation ou de fatigue visuelle, mais aussi difficultés à se concentrer, maux de tête, maux de cou, de la nuque, du dos, des épaules…
La vision de très près implique également pour l’individu la création d’un nouveau système visuel, déréglant le fragile équilibre entre l’accommodation et la convergence.
Par ailleurs les corrélations entre déficience numérique et les troubles musculo-squelettiques sont nombreuses : douleur canal carpien, coude/lombalgie, problème de dos/cervicales…
Pour se protéger des écrans numériques, deux dimensions sont à prendre en compte : la vue (prise en charge des examens et contrôles visuels adaptés, pour ainsi proposer un matériel optique adéquat) et la posture (conseils ergonomique).
La qualité de notre vision binoculaire dépend en général de l’effort que l’on doit fournir pour fusionner 2 images d’un même stimulus vu en condition simultanée par nos 2 yeux, explique Christophe Fontvieille. Pour autant même si la plupart des personnes ont cette capacité de fusion (en dehors du contexte de l’amblyopie et du strabisme …) il n’est pas certain que cette fusion soit confortable ou même « performante » … la personne voit simple (et peut être pas tout le temps…) au prix généralement d’un effort symptomatique. C’est ce qu’on appelle : la décompensation hétérophorique. Elle conduit généralement à la mise en place de jeux physiologiques d’adaptation : la disparité de fixation.
2007 est l’année ou arrive le smartphone prend un tournant exceptionnel avec le lancement de l’IPhone. Les changements induits : une posture inappropriée qui peut impacter notre santé ; des « trouble » visuels ; des « troubles » musculo-squelettique (exemples : syndrome du canal carpien touchant les tendons et le nerf médian des mains ; l’épicondylite (affectant le coude) due à des lésions des tendons des muscles de l’avant-bras ; la lombalgie ; la cervicalgie…). Chaque année 43000 personnes sont prises en charge pour des TMS (Troubles Musculo-squelettique). Ce chiffre augmente de 18% chaque année.
Alors que la distance au livre était de 40 cm (distance standard appelé distance de HARMON), les écrans de télévisions sont situés à environ 3 mètres, les écrans d’ordinateur environ 50 à 60 cm et l’écran du smartphone de 20 à 30 cm… C’est un changement considérable.
Les symptômes fréquemment ressentis : asthénopies visuelles ; yeux qui tirent qui piquent, sensation de sècheresse ou d’irritation ; fatigue visuelles ; difficulté à maintenir une fixation prolongée (flou, dédoublement possible, un œil qui part…), en VL ; VI ; VP ; difficulté de concentration ; passage VL/VP et ou VP/VL Difficile ; difficulté d’adaptation à la lumière et souvent photophobie associée ; douleur oculaire et à distance (yeux, cou, nuque, épaule, dos,…) ; maux de tête…
La dysharmonie de la relation Accommodation/Convergence provoque une disparité de fixation. Pour faire disparaître les symptômes du syndrome de déficience numérique, il faut soulager le comportement accommodatif et harmoniser le comportement fusionnel.
Pour ce faire, il faut préconiser des verres à « soulagement » accommodatif ; intégrer des prismes modifiant les capacités de la convergence fusionnelle ; intégrer des prismes posturaux ; préconiser un entrainement fusionnel.
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